Trail et low-carb_Récap semaine 22: Chartreuse Terminorum.

Ça y est, le moment est arrivé. Il est temps de passer aux choses sérieuses.
Depuis le Vulcain il y a presque 2 mois, je vais de nouveau remettre un dossard. Pas n'importe lequel, mais un des rares disponibles pour la TERMINORUM.

La course de 2017 m'avait fait passer un cap au niveau psychologique. J'ai compris à ce moment là que j'étais capable d'aller plus loin, plus haut, plus longtemps que ce que je m'imaginai. Finir un tour avait été pour moi un accomplissement.

J'ai préparé cette édition 2018 de la façon la plus sérieuse possible. Pas question de venir en touriste. Je veux pouvoir gérer ma course et ne pas la subir, comme la dernière fois.
J'ai travaillé l'orientation, j'ai travaillé le repérage sur le terrain, j'ai travaillé physiquement, j'ai travaillé sur le matériel, j'ai travaillé sur l'alimentation. Bref, je pense être prêt!

Le départ de la course aura lieu entre minuit et midi le jeudi 31 mai. Je pars donc le mardi pour m'installer tranquillement et avoir une vraie nuit de repos sur place. J'arrive de nouveau le 1er à la Diat. Je me hâte de monter le camp car la météo est incertaine. Le ciel est noir et des orages sont annoncés pour les 3 jours à venir. Bingo, la pluie se mettra à tomber en début de soirée.
Petite charge glucidique avec une salade légumes/fromages incorporant du riz complet (env 100gr).

Le mercredi débutera par un petit footing léger, histoire de tâter le terrain. Qu'est que c'est gras! Les chemins en bas de la vallée sont très (trop) boueux. Je profite de la matinée pour finir de préparer mes affaires de course. Car je sais que les choses vont s’accélérer d'un coup.
Les arrivées se font petit  petit. Ça fait plaisir de revoir les anciens. Mais les nouveaux participants sont aussi bien sympa. Comme par exemple Antoine, un personnage celui là!
Aux environs de 16h30, ça y est, c'est l’effervescence. Les dossards commencent à être distribués et la carte va être dévoilée.
Je passe dans les 1er, je veux pouvoir bosser calmement après.
J'ai le dossard 27! J'ai mon road-book, j'ai le nouveau tracé. Il ne change pas énormément. Il à été durci avec l'ajout de quelques nouvelles bonnes côtes.
Comme la veille, il pleut et l'orage est de la partie...
Je ne vois pas passer le temps. Il me faudra plus de 2 heures pour étudier et mettre en forme mes documents.
L'heure du repas en commun sonne déjà. C'est toujours sympa de partager les Diots et les spécialités que chacun à apporté. C'est aussi amusant d'écouter les prétentions de certains nouveaux. Si ils savaient...
Comme il pleut toujours autant, au lit de bonne heure. Car à partir de minuit, ça peut partir.
Niveau alimentation, patate douce et jambon le midi. Le soir, les saucisses et toute les sorte de fromages locaux sont un régal. Je compléterai avec un peu de pomme de terre.

La nuit sera agitée et entrecoupée par les passages des voitures de l'organisation. Au petit jour, toujours rien. L'heure de 11h11 commence à circuler. Elle correspond à la date de dépôt des candidatures. Petit déjeuner léger avec mon porridge Keto.

10h11, coup de cor! Ça partira dans 1 heure.
Comme tout le monde est prêt depuis des lustres, pas vraiment de stress. A part la météo qui annonce des orages et de la pluie, ce qui complique la préparation du sac. Je mange ma petite banane d'avant course.

11h11, top départ!
Ça part assez vite. Forcément, ça bouchera au livre 1 avec le passage de la rivière. La course commence réellement après. Avec plus 1000 m de montée à avaler d'un coup.
J'ai dans l'idée de gérer ma course comme toutes mes dernières courses. Partir cool et accélérer au fur et à mesure pour finir fort.

12h25, le livre 2 est dans la poche.
Malgré le terrain assez gras, je trouve que ça ne va pas mal. Je retrouve Bertrand, un ancien. Nous ferons un bon morceau de route ensemble.

14h00, le temps se maintient et le livre 4 est trouvé. Nous sommes un petit groupe de vétérans et l'ambiance est à la rigolade.
Je vais un peu jardiner sur le livre 5. Juste le temps de perdre le temps gagner dans la descente précédente.

15h15, début des choses sérieuses.
Après le livre 6, nous découvrons une nouvelle section. Et comme par hasard, la pluie arrive.
Cette portion est extrêmement boueuse...  L'orage arrivera au livre 7 et nous accompagnera pendant au moins 2 heures. C'est moche car nous avons une descente très technique dans une cheminée à avaler. En plus une nouvelle section bien raide, qui encadre le livre 8, nous fera perdre pas mal de temps. Je commence à m’inquiéter pour la barrière horaire.
Photo piquée à Bertrand ;)

18h40, passage au ravito de la mi-course.
7h30 de course, mathématiquement c'est bien à mi parcours. Mais je sais déjà que ça ne passera pas en moins de 16 heures...
Je réalise que j'ai merdé sur ma 1ère partie de course. Ma stratégie ne fonctionne pas à la Terminorum. Ça me met un coup au moral... Je me remobilise, j'essaie d'activer mes compères. On sait jamais, avec un peu de chance, ça pourrait passer limite-limite.

A partir d'ici, il y a environ 2 heures de grimpette jusqu'au livre 10. Je suis physiquement bien. Un peu entamé mais rien d'anormal sur un trail de montagne. Aucuns coup de mou à déclarer.
J'ouvre la marche et emmène le groupe. Malgré un rythme que je trouve cool, ça décroche derrière.

20h40, comme prévu nous sommes au livre 10. Même si je me force à y croire, je sais que c'est cuit pour un 2ème tour. En plus un nouveau passage doit nous emmener au livre 11 via une cheminée jusqu'au col.

21h15, Nous sommes au livre 11. Mes camarades semblent cuits. Ça commence à s'asseoir à chaque arrêt, mauvais signe. Surtout qu'il reste quelques bons morceau à avaler. Et la nuit commence à tomber.

23h15, il ne reste moins de 4 heures pour rallier le camp. Je sais d'expérience que d'où nous sommes, il en faut environ 5 avec de bonnes jambes. Il reste une sale descente ou en temps normal il est déjà dur de courir, un tour autour du Guiers et surtout 3 belles montées avec 2 cols à avaler.

03h11, montée du dernier col, nous sommes officiellement hors délais. Dans le groupe de 5 que nous sommes, ça ne discute pas. Mes partenaires ont tous la tête dans les épaules et serrent les dents pour terminer.

04h11, dernier livre, le 17 est trouvé (petite pensée pour l'ami J-H). Il ne nous reste que quelques kilomètres pour rentrer au camp. Nous y croiseront pas mal de coureurs repartis sur leurs secondes boucles. Ça me fout un coup au moral...

04h45? arrivé à la Diat. J'avoue que je suis déçu. Déjà déçu de ne pas repartir mais surtout déçu d'en avoir eu la possibilité. Si j'avais mieux gérer ma course...
Au moins je me console avec la satisfaction des 4 autres. Ils ont fini un tour! Ça, ça fait plaisir!
La Terminorum, c'est surtout une aventure humaine.

Après une douche et un solide petit déj, je ne me sens pas de me couché. Il fait jour, je reste debout.
Je suis trop déçu de finir ce tour avec du jus. Certe j'ai les jambes et pieds détruits mais j'ai encore du jus.

J'ai toute la journée du vendredi pour réfléchir et analyser cet échec.
La Terminorum ne permet pas de gestion. Il faut attaquer, attaquer sans cesse mais sans faire d'erreurs de navigation. Il y a des portions où j'aurais dû courir. En gagnant 5 minutes par heure, ça passait.
Je n'ai pas vraiment perdu de temps avec la carte ou les livres. Je pense que j'aurais dû accrocher un groupe plus fort et essayer de tenir leur rythme. Là au contraire, j'ai tirer ce groupe la majeur partie du temps. Ou peut être partir tout seul et relancer dès que je pouvais?

Au niveau alimentation, ça a parfaitement fonctionné! En 17h30, j'ai mangé 2 bananes, 2 barres protéinées et 2 berlingots purée d'amandes. J'ai pas mal consommé d’électrolytes, surtout les Precison-Hydration 1500. J'ai mangé par faim ou gourmandise, voir pour me consoler. A aucun moment je n'en ai eu besoin. Vive le low-carb!

Au niveau matériel, le sac Salomon Peak 20 était parfait. Les Altra King MT 1.5 ont fait le job. Mais 3 jours après, je sens encore bien le drop 0 dans mes mollets... Les vêtements Cimalp ne m'ont pas joué de mauvais tour. La ceinture Sammie s'est avérée un choix judicieux pour garder la paperasse à portée de main.

Autant l'an dernier, j'ai dépassé mes limites pour finir et eu le sentiment d'avoir gagner la partie.
Autant cette année je repars frustré d'avoir loupé ma chance alors que j'en avais les moyens.

Pour me venger et préparer la Pierra Menta, j'irai courir le trail de Sancerre le 16 juin.

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